carolina fonseca

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Née en 1987 en Colombie, Carolina Fonseca vit et travaille à Besançon. Elle obtient en 2019 son DNSEP Art à l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine (Metz) avec les félicitations du jury.

Le dessin est au cœur de ma pratique par laquelle j’éveille des formes sculpturales, architecturales et paysagères. La mise en volume donne continuation au processus créatif pour y développer des univers où les techniques se mélangent. Je mène une réflexion autour du rapport à l’autre, humain ou non humain, vivant ou pas, et le lien étroit que cela implique avec l’environnement. En imaginant différentes façons d’être en relation j’évoque une nouvelle économie, une autre manière de prendre soin, une façon différente de comprendre le territoire et un respect des multiples temporalités.


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textes

Quand je m’approche des formes dessinées, sculptées, nées du contact entre la main de Carolina Fonseca et la matière à travailler, je lis les mêmes circularités, les mêmes strates de temps, le même rythme patient, lent, que dans les cernes des arbres. Je mesure un rythme fait d’étapes, de longues attentions, de précisions imparfaites, de répétitions, d’un corps concentré pour être ici et ailleurs, d’un corps d’ici et d’ailleurs. On voit tout ce qui ne se voit pas. Comme un rappel qu’on habite avec des fantômes, que leur présence est partout, que, si on ne la voit pas, c’est qu’on ne sait pas voir. Que les fantômes sont des êtres concrets, qu’il suffit de creuser le cœur d’une forêt pour en extraire la substance, que leur fabriquer des pieds suffit à leur donner une âme. Que le temps passé à mélanger les textures, à respirer le même air que des végétaux et des animaux, à entendre craquer des brindilles et des branches, tomber des feuilles, chanter des oiseaux, s’intègre, se fond et se confond avec les formes ramenées dans le musée, toutes fraîches encore de leur façonnage et de l’expérience invisible, intime, approfondie, qui nous les donne à voir, à croiser, ressemblantes et différentes, anachroniques et tellement actuelles, miroirs de notre condition de terriens, les pieds posés au sol. Il reste encore de la terre pour sculpter, pour dessiner. Il y a encore une terre pour dessiner, pour sculpter. Des endroits pour laisser des traces et les déchiffrer. Des moments pour prendre le temps de le faire. Des instants qui éclatent la durée, et qui, dans leur fulgurance, laissent advenir des images fugaces et indélébiles. Des êtres qui savent les créer et les recevoir. Des êtres qui se savent irrigués par d’autres êtres qu’eux.

Célia Charvet
Catalogue Prix Robert Schuman




Couchée dans le compost, bien au chaud, partout sur mon corps ont germé les esquisses d'un monde magique. Poils mycéliums à l'aine de la motte, hamac de racines, nichoir de cucurbitacée, balcon d'humus au décor de pépins. J'y danse avec les vers et avec eux respire la terre de demain. Je m'entretiens avec la taupe et ensemble nous tissons des récits entomologiques. Je reviens souvent me ressourcer à l'hôtel turricule où décantent les soubresuts du monde du dehors et se fabriquent des terres incultes.
Hôtel turricule

Cocosmos. Galerie Octave Cowbell. Texte par François Génot